Pour beaucoup, Michel Legrand renvoie à la musique de films
Chtijazz.com a décidé de classer Michel Legrand dans la catégorie « stricto sensu » des légendes. D’ailleurs, le mot légende a pour synonyme dans le sens commun le mot mythe. La différence entre les deux mots est pourtant sans équivoque….. Les légendes font parties de l’histoire alors que les mythes renvoient à quelque chose dont l’existence n’a pu être prouvée. Il est entendu que nous simplifions volontairement et que nous ne souhaitons pas entrer dans une discussion étymologique.
Nous avons attendu le jour anniversaire de cet immense artiste pour vous rappeler qui est ce grand jazzman français :
Michel Legrand est né le 24 février 1932 dans le quartier typiquement parisien de « Ménilmontant« . Un père compositeur et une mère qui n’était autre que la sœur du chef d’orchestre Jacques Elian. Il était presque « normal » que Michel tombe dans la marmite musicale dès sa plus jeune enfance. C’est entre 1942 et 1949 qu’il va étudier au conservatoire de Paris, le piano et l’écriture musicale. Il va tomber en amour du jazz en assistant à un concert de Dizzie Gillespie en 1947.
C’est à 19 ans que son père l’introduit dans le milieu de la variété. Michel Legrand réalise des arrangements, notamment pour Henri Salvadore, Zizi Jemmaire,… Il est alors repéré par Maurice Chevalier qui l’engage comme directeur artistique. En 1954, à la demande de Columbia, il réalise des arrangements de standards de chansons populaires françaises. 8 millions d’exemplaires de son album « I Love Paris » seront vendus (…vous imaginez nous sommes en 1954 !!!!).
Michel Legrand va alors s’imposer dans le paysage du jazz international. Très brièvement il va devenir « jazzman leader », notamment avec « Legrand in Rio » en 1958. Cette même année, il enregistre « Legrand jazz » à New-York avec Bill Evans, Miles Davis, Coltran. Il devient le premier européen reconnu par les leaders du jazz mondial. En 1966, il s’attaque à des arrangements pour des vedettes américaines, on se souvient de « C’est si bon » pour Barbara Streisand (Color me Barbara).
Michel Legrand est un de nos plus grands compositeurs, tout y est… d’ailleurs certaines de ses compositions sont inscrites définitivement dans le paysage du jazz « L’été 42« , « Once upon a summer time »….
L’émergence du courant « la nouvelle vague » dans les années 60 va impulser une orientation différente pour Michel Legrand. Il va voguer dans le monde de la musique des films…. » Les parapluies de Cherbourg », « Les demoiselles de Rochefort ». Il devient pratiquement le « père » de la comédie musicale à la française. D’ailleurs, les « Parapluies de Cherbourg » sera le premier film entièrement chanté, dans lequel les dialogues ne sont tirés que de la musique. En 1966, il sera nommé deux fois aux « Oscars » pour ce film.
L’aventure Américaine…. : Quincy Jones, Henri Mancini vont lui faciliter la tâche dans ce milieu « dur » et « difficile ». En 1968, il compose la B.O du film « Thomas Crown » avec le fameux titre « Les moulins de mon coeur » (Windmills of your mind) sur des paroles de Alan et Marylin Bergman. Ce titre sera repris dans une version merveilleusement interprétée par Sting. Michel Legrand sera récompensé d’Oscars, de Grammy Awards; il reste à ce jour le compositeur français le plus récompensé.
Michel Legrand a accompagné bon nombre d’artistes dans des styles parfois totalement différents…. Frank Sinatra, Aznavour, Catherine Sauvage, Ella Fitzgerald, Stéphane Grappelli, Raymond Devos,…… la liste est interminable….. Ce qui nous a toujours frappé, est le plaisir que cet immense artiste prend sur scène… et qu’il transmet à son public. Nous ne résistons pas à vous faire écouter cette interprétation de « I Will Wait for you ». Une interprétation extraordinaire dans laquelle nous retrouvons Phil Woods au saxophone, Eric Lagacé à la basse et Ray Brinker à la batterie….. un jeu de provocation rythmique entre eux…un arrangement de ce thème qui vous fait faire un tour un tour du monde, une grande leçon …..
Alors Monsieur Legrand, merci, merci, merci… et s’il vous plait…. »encore, encore, encore…. ». Venez nous faire retrouver la joie de ces soirées où l’on récompense de vrais artistes, nous faisant ainsi oublier les pitoyables victoires de la musique que l’on nous inflige ces dernières années.
Happy Birthday !!!